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Serpents et araignées : les venins, actuels et futurs médicaments ?

Publié le 25 septembre 2017 — 3 Min de lecture

SOMMAIRE

    Bien que le potentiel thérapeutique des venins soit encore largement méconnu, il ne s’agit pas non plus de science-fiction ! En effet, l’un des médicaments utilisés régulièrement dans le traitement de l’hypertension artérielle n’est autre qu’un dérivé du venin du jararaca, un serpent de la famille des crotales. Celui-ci aurait attiré l’attention d’un pharmacologue brésilien grâce à l’utilisation qu’en faisaient les indiens : ils imprégnaient leurs flèches de venin afin d’immobiliser leurs proies en provoquant chez elles une chute brutale de la pression artérielle. Autre exemple : un antidiabétique, conçu à partir d’une molécule présente dans la salive venimeuse d’un lézard mexicain.

    Venins : un potentiel important contre la douleur

    « L’intérêt thérapeutique des venins est multiple ! Les premiers travaux montrent notamment un rôle dans la lutte contre la douleur. En effet, en étudiant de plus près leur mode d’action, nous avons remarqué que de nombreuses molécules issues des venins agissent sur les mêmes cibles que des médicaments antidouleurs bien connus », explique Aurélien Claeyssen, ingénieur en biotechnologie et cofondateur de Smartox Biotechnology, une spin-off de l’Inserm spécialisée dans l’analyse des venins. « Mais ce n’est pas tout ! Tout porte à croire que ces venins pourraient se révéler efficaces dans le cas de maladies liées au système nerveux comme l’épilepsie ou les migraines. C’est très enthousiasmant ! »

    Le venin de serpent contre l’épilepsie et la schizophrénie

    Et Aurélien Claeyssen ne croit pas si bien dire ! Les travaux d’une équipe de chercheurs qui a percé le mystère du venin du serpent corail(1) abondent en ce sens. En mordant ses proies et en leur injectant son venin, ce serpent activerait des cellules nerveuses responsables de crises d’épilepsie qui leur seraient fatales. Plus précisément, les scientifiques ont constaté que ce venin cible des récepteurs GABA(A), des molécules de notre organisme qui jouent un rôle important dans la communication entre le cerveau et la moelle épinière. Et quand elles ne fonctionnent pas correctement, elles sont à l’origine de l’épilepsie, la schizophrénie et des douleurs chroniques.

    Venin : une aide au diagnostic ?

    Dans un autre registre, Bertrand Blankert et Charline Lenaerts, chercheurs au laboratoire d’analyse pharmaceutique de l’Université de Mons (Belgique) viennent de découvrir une molécule, la marinobufagénine, présente dans le venin du crapaud buffle, qui pourrait permettre de diagnostiquer(2) le risque de pré-éclampsie, une complication fréquente de la grossesse, qui se caractérise par une hypertension artérielle et l'apparition de protéines dans les urines.
    Cette molécule n’est pas uniquement présente chez cet animal, elle l’est aussi dans le plasma humain. Et en quantité plus importante chez les femmes enceintes et, en particulier, chez celles à risque de pré-éclampsie. L’idée des chercheurs ? Mettre au point un test de dépistage à l’aide de cette molécule découverte chez le crapaud buffle.

    Des molécules qui se dégradent peu

    Les venins étant sélectionnés par la nature pour que des animaux puissent se défendre ou encore se nourrir, ils sont particulièrement résistants une fois injectés dans l’organisme. « Leurs molécules sont solubles dans le sang et stables, ce qui est très utile en pharmacologie ! La solubilité les rend facilement injectables et leur stabilité leur permet de rester efficaces plusieurs jours dans l’organisme. Pas besoin donc de répéter la prise plusieurs fois pour un effet longue durée. »

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    Source

    (1) Étude publiée dans la revue scientifique PNAS
    (2) Étude publiée dans la revue Journal of Maternal-Fetal & Neonatal Medicine

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    3 Min de lecture