Découvrez nos pharmacies qui proposent le click and collect en cliquant ici
Choisir une pharmacie
Saisissez votre ville pour voir les pharmacies les plus proches de chez vous et celles qui proposent le Click & Collect.
Choisir une pharmacie
Saisissez votre ville pour voir les pharmacies les plus proches de chez vous et celles qui proposent le Click & Collect.

Aérophagie : comment soulager et éviter ses symptômes gênants ?

Publié le 15 février 2023 — 8 Min de lecture

SOMMAIRE

    Qu’est-ce que l’aérophagie ?

    Du grec « aéro » (air) et « phagos » (manger), l’aérophagie désigne le fait d'avaler une quantité d’air excessive lorsque l’on parle ou que l’on mange. Pouvant être due à différents facteurs, cette dyspepsie provoque généralement des ballonnements et d’autres symptômes douloureux.

    Pourquoi avale-t-on de l’air ?

    Lorsqu’une personne parle, boit ou mange, elle a tendance à avaler naturellement des petites quantités d’air (avaler entre deux et quatre litres d’air par jour est considéré comme normal). Mais il arrive parfois qu’une plus grande quantité d’air soit ingérée au cours de la journée, à plusieurs reprises et de manière inconsciente. Ce gros volume de gaz provoque une dilatation anormale et le gonflement de l’œsophage et de l’estomac. On parle alors d’aérophagie.

    Les facteurs à l’origine de l’aérophagie sont nombreux et variés. Une personne peut par exemple avoir tendance à avaler de l’air lorsqu’elle est nerveuse, stressée ou angoissée (elle déglutit très fréquemment), si elle parle en mangeant, ou si elle boit ou s’alimente trop vite. Sucer son pouce ou des bonbons, mâcher du chewing-gum, consommer des boissons gazeuses ou grignoter entre les repas peut également favoriser l’apparition de ce trouble. Parfois, c’est une salivation excessive (par exemple en cas de RGO - reflux gastro-œsophagien), une prothèse dentaire mal ajustée ou la prise de certains médicaments qui provoque les symptômes de l’aérophagie. Les nausées ou des éructations fréquentes peuvent enfin être à l’origine d’une ingestion d’air excessive, comme certaines maladies organiques.

    L’aérophagie peut enfin être favorisée ou aggravée par la consommation de tabac, d’alcool, de café ou d’autres substances excitantes.

    Les ballonnements, principal symptôme de l’aérophagie

    En cas d’aérophagie, de l’air s’accumule dans les voies digestives. Une partie de cet air peut ressortir par la bouche (provoquant alors des éructations, ou rots). L’autre partie suit le trajet des aliments pendant la digestion, et augmente alors le volume des flatulences (l’air est évacué par l’anus).

    L’aérophagie provoque principalement des ballonnements : désagréables et parfois douloureux, ces symptômes surviennent souvent après les repas. En temps normal, les ballonnements sont principalement dûs à l’alimentation. Lors de la digestion, les bactéries présentes dans les intestins décomposent les aliments en plusieurs éléments (ce qui permet ensuite aux nutriments de passer dans le sang). Et lors de la décomposition de certains aliments, des gaz sont libérés en quantité importante (les légumes riches en fibres comme les brocolis, les choux-fleurs et les choux, les légumes secs comme les pois, les lentilles, les haricots et les fèves, les féculents, le pain, les pâtisseries, les céréales, le pain complet, le pain au son…).

    En augmentant le volume de gaz dans l’estomac, l’aérophagie peut provoquer ou accentuer les ballonnements intestinaux. Ils peuvent alors être à l’origine d’une sensation de mauvaise digestion, de lourdeurs d’estomac et de tiraillements. Ils provoquent parfois des douleurs de tension dans le ventre, et un météorisme (gonflement de l’abdomen). Les gaz intestinaux sont ensuite évacués par des flatulences (accompagnées d’une odeur désagréable).

    L’aérophagie peut aussi être responsable de l’apparition d’autres symptômes, comme des reflux ou des renvois acides (cela reste néanmoins plus rare).

    Comment réagir ?

    L’aérophagie et les ballonnements sont des troubles bénins, qui n’entraînent généralement aucune complication. La plupart du temps, il suffit d’adopter certaines mesures hygiéno-diététiques simples pour les éviter. Mais lorsque les symptômes deviennent gênants, trop fréquents ou trop douloureux, il est recommandé de consulter un médecin.

    Adapter ses comportements alimentaires

    Pour prévenir les symptômes de l’aérophagie, il suffit généralement d’adopter de nouveaux réflexes au quotidien, et d’adapter son alimentation :

    • éviter ou diminuer la consommation d’aliments qui provoquent des gaz (ail, oignons, choux, poireaux, navets, haricots, fruits à noyau…), prendre son temps pendant les repas et manger dans le calme, bien mâcher avant d’avaler, ne pas parler en mangeant ;

    • ne pas mâcher de chewing-gums, ne pas grignoter, éviter les boissons gazeuses, ne pas sucer de bonbons toute la journée, et ne pas sucer son pouce chez l’enfant (plusieurs méthodes peuvent aider l’enfant à arrêter, comme l'application d’un vernis à ongles amer ou le port de gants). Il faut aussi éviter de consommer des aliments ou des préparations qui contiennent de l'air (les œufs en neige, la crème fouettée, les soufflés, les meringues…) ;

    • éviter les facteurs aggravants (tabac, alcool, café et autres substances excitantes) ;

    • éviter de produire des éructations de manière volontaire (le fait de roter régulièrement peut favoriser l'apparition des symptômes de l’aérophagie) ;

    • limiter le stress au quotidien : en plus d’adopter une alimentation saine et équilibrée, de faire du sport régulièrement et de bien dormir, il est possible d’avoir recours à plusieurs méthodes ou thérapies pour traiter le stress et l’anxiété (psychothérapie, EMDR, hypnose, yoga, sophrologie, méditation, exercices de respiration…).

    Quand consulter ?

    Si les ballonnements et les flatulences sont habituels, et que les symptômes de la crise d’aérophagie disparaissent en adoptant ces mesures hygiéno-diététiques, il n’est pas nécessaire de consulter. Mais l’aérophagie peut parfois être le symptôme d’une maladie digestive plus grave, qui provoque un blocage et une distension d’une partie du tube digestif (estomac, intestin grêle ou gros intestin).

    Il est donc recommandé de se rapprocher rapidement de son médecin lorsque des ballonnements douloureux apparaissent de manière soudaine, et qu’il est impossible d’aller à la selle ou d’émettre des gaz. Il faut aussi consulter dans la journée si les flatulences sont accompagnées d’autres symptômes : des vomissements ou des malaises, des maux de ventre qui ne disparaissent pas, un épisode de constipation persistant, une diarrhée avec de la fièvre et des frissons, ou du sang dans les selles.

    Après avoir interrogé son patient sur ses habitudes de vie, son régime alimentaire et ses symptômes (description des douleurs, circonstances d’apparition, fréquence, intensité), le médecin réalise un examen médical complet (avec une palpation de l'abdomen, notamment). Il recherche la cause de l’aérophagie, des ballonnements et des flatulences, et vérifie que les symptômes ne sont pas le signe d’une urgence (une infection digestive ou une occlusion intestinale, par exemple). Pour confirmer son diagnostic, il a parfois recours à certains examens complémentaires (un bilan sanguin, un examen des selles, une fibroscopie, une échographie ou une radiographie…). Une fois la cause des symptômes confirmée, il peut prescrire le traitement adapté.

    Existe-t-il des traitements contre l’aérophagie ?

    Les ballonnements et les flatulences dûs à l’aérophagie sont généralement sans gravité. Mais ces symptômes peuvent parfois être difficiles à gérer au quotidien (notamment lorsqu’ils résultent d’une ingestion d’air inconsciente et involontaire). En plus de conseiller l’adoption de certaines mesures diététiques et d’une nouvelle hygiène alimentaire, le médecin peut prescrire plusieurs types de traitements pour les soulager.

    Quels médicaments ?

    Le médecin peut prescrire la prise de comprimés de charbon végétal activé. Grâce à de très nombreux orifices microscopiques, sa surface attire et retient de nombreuses substances (on parle aussi d’adsorption) : le charbon permet ainsi d’absorber les gaz intestinaux. Il est souvent proposé pour lutter contre l’aérophagie, soulager les ballonnements et réduire les flatulences (et leur odeur désagréable). Mais attention : le charbon végétal inactive de nombreuses molécules et médicaments (la pilule contraceptive, par exemple), et peut provoquer une constipation. Avant d’utiliser ce type de traitement, demandez toujours conseil à votre médecin ou à votre pharmacien.

    Permettant d'absorber l’excès d’eau ou de gaz dans le tube digestif, les pansements digestifs peuvent également aider à réduire la formation des bulles de gaz, pour diminuer le météorisme et les ballonnements. Certains médicaments antispasmodiques à visée digestive sont parfois prescrits pour limiter les gaz douloureux. Là encore, rapprochez-vous de votre médecin ou de votre pharmacien avant d’y avoir recours.

    Les probiotiques peuvent enfin aider à réduire les ballonnements et les flatulences provoqués par l’aérophagie. Naturellement présents dans l’organisme, ces micro-organismes vivants permettraient de restaurer ou de stimuler la croissance des bonnes bactéries dans l’intestin. Ils pourraient ainsi modifier l’équilibre de la flore intestinale, et l’acidité du contenu de l’intestin.

    Et les autres traitements ?

    Si l’aérophagie est particulièrement gênante, et que l’adoption de nouvelles mesures diététiques ne suffit pas à la soulager, le médecin peut parfois envisager un traitement comportemental. Il vise à favoriser l’ouverture de la bouche et une respiration diaphragmatique, et à réduire le nombre de déglutitions au cours de la journée.

    La consommation de certains aliments peut aussi aider à soulager les symptômes de l’aérophagie naturellement (le gingembre, la menthe poivrée ou les aromates, le riz, le poisson et la volaille…).

    À base de plantes ou d’huiles essentielles, d’autres traitements naturels sont enfin indiqués en cas de ballonnements et de gaz ( l’aromathérapie, la phytothérapie…). Mais attention : il existe certaines restrictions et contre-indications à ce type de traitement (notamment chez les enfants et les femmes enceintes). Pour en savoir plus, demandez conseil à votre médecin ou à votre pharmacien.

    Sources :

    https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/dyspepsie-mauvaise-digestion

    https://www.vidal.fr/maladies/estomac-intestins/ballonnement-flatulence-aerophagie.html

    https://www.santemagazine.fr/sante/fiche-maladie/aerophagie-177325

    https://www.msdmanuals.com/fr/accueil/troubles-digestifs/symptômes-des-troubles-digestifs/gaz

    Aérophagie : comment soulager et éviter ses symptômes gênants ?

    8 Min de lecture