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Neurosciences : le cerveau, ça s'entretient !

Publié le 15 janvier 2018 — 6 Min de lecture

SOMMAIRE

    Il se crée 1 400 nouveaux neurones chaque jour dans notre « tour de contrôle », qui en compte au total une centaine de milliards. Ces neurones sont formés à partir de cellules souches disponibles sur place, et cela tout au long de la vie. Les chercheurs ont identifié l’hippocampe comme l’épicentre de ce chantier permanent. Cette zone du cerveau, utilisée pour la mémoire immédiate, l’apprentissage, la régulation des émotions, est une véritable pouponnière à neurones. Mais elle ne s’active que si on la sollicite. Cette découverte a marqué un tournant dans la compréhension du vieillissement. Les règles de vie pour garder toute sa tête et accélérer la cadence de notre usine à neurones sont désormais bien connues.

    Mettre son cerveau au repos

    Pour fonctionner efficacement, notre cerveau doit être protégé du « mauvais » stress. Pas celui qui stimule et permet d’affronter les défis, mais celui qui submerge. Ce mauvais stress inonde notre cerveau d’une hormone baptisée cortisol, qui ralentit fortement la production de neurones. Un cerveau stressé privilégie les zones consacrées à la survie et délaisse celles qui permettent de raisonner et de décider. Très sensible au cortisol, l’hippocampe subit ainsi des destructions cellulaires.

    Mettre notre cerveau au repos, c’est donc aussi lutter contre le trop-plein d’informations, en faisant la part des choses entre le bon grain – les informations qui nous sont utiles – et l’ivraie – celles qu’il convient de chasser de notre esprit. Car, bombardé d’informations parasites à jet continu par la télévision et les réseaux sociaux – ce que l’on nomme aujourd’hui l’« infobésité » –, notre cerveau ne génère… que de l’anxiété.

    Autre piste solide : la pratique de la méditation de pleine conscience, qui a fait son entrée dans les hôpitaux et dont l’impact direct sur le rajeunissement du cerveau est désormais attesté scientifiquement. Également appelée mindfulness, cette technique consiste à prendre pleinement conscience de l’instant présent, comme un éveil à soi et au monde qui nous entoure. Vingt minutes par jour suffisent, avec des effets perceptibles dès huit semaines.

    Entretenir son cerveau : fuir la routine

    La routine est un ennemi juré du cerveau. Médecin et spécialiste de la chimie du cerveau, le Pr. Bernard Sablonnière est formel : « Le cerveau se nourrit du changement. Il peut apprendre à tout âge, mais il ne faut jamais cesser de le stimuler, d’être curieux, ouvert à la nouveauté… Cela est facilement démontré par IRM aujourd’hui : quand quelqu’un apprend à jongler, par exemple, on voit s’épaissir de 5 à 6 %, en quelques semaines, la zone du cerveau correspondant à la commande motrice concernée, ce qui prouve que de nouveaux neurones sont créés. » Au palmarès des activités les plus stimulantes : la lecture, les nouveaux apprentissages, la pratique de jeux, tels le bridge ou les mots croisés, ou bien les nouvelles rencontres et les échanges riches et constants.

    Consommer des boosters de neurones

    Le cerveau humain est composé à 60 % de graisses. Il a été scientifiquement prouvé que le DHA, un acide gras de type oméga-3, stimule la croissance et la survie des cellules du cerveau.

    Pour un cerveau bien huilé, il faut donc mettre à son menu des aliments riches en oméga-3 : poissons gras, huile de colza, de lin ou de noix… Typique de l’Europe du Sud, le régime méditerranéen – composé de fruits, de légumes, de poissons, de céréales complètes et d’huile d’olive – est idéal pour ralentir le déclin cognitif, pour prévenir la maladie d’Alzheimer chez les seniors et pour protéger de la dépression. Surveiller son alimentation est d’autant plus important que le lien entre la flore intestinale et la santé mentale est désormais confirmé. Intestin sain, cerveau sain : on sait aujourd’hui qu’un microbiote* perturbé par un excès de junk food (sodas, snacks, hamburgers, plats transformés, fritures, etc.) diminue la plasticité de notre cerveau. Et qu’un abus de consommation de sucre pourrait être associé à certains troubles psychiatriques

    * Milliers de milliards de bactéries, champignons et autres micro-organismes qui colonisent notre intestin et représentent plus de la moitié des cellules de notre corps.

    Entretenir son cerveau : bouger pour bien vieillir

    Des dizaines d’études scientifiques publiées chaque année démontrent les effets bénéfiques du sport et de toute activité sur le cerveau. Chez les animaux de laboratoire, l’exercice physique multiplie par deux la création de neurones.

    Chez l’humain, il diminue l’activité de la zone du cerveau qui concentre les rancoeurs, les soucis, le mauvais stress… qui passent alors au second plan. Pratiquer une activité physique au moins trois fois par semaine fait du bien au moral et diminue de 32 % le risque de démence ou de maladie d’Alzheimer**. Et nul besoin de s’inscrire dans une salle de sport : marcher quotidiennement, jardiner, faire du rangement chez soi, c'est déjà ça !


    ** Source : Cerveau et Psycho, n° 79 – juillet 2016.

    Des nourritures terrestres pour stimuler son cerveau

    • Le bridge est le roi des jeux pour muscler le cerveau et prévenir les risques de développer la maladie d’Alzheimer.

    • Le curcuma stimule la neurogenèse et dope le cerveau. On en trouve aussi sous forme de complément alimentaire, à base d’extrait de curcumine.

    3 questions à ...

    Bernard Sablonnière, professeur de biochimie et biologie moléculaire à la faculté de médecine de Lille et neurobiologiste à l’Inserm sur les maladies neurodégénératives.

    Qu’ont appris les chercheurs sur la plasticité cérébrale ?

    On savait notre cerveau capable de développer, à tout âge, de nouvelles connexions entre neurones – les synapses –, surtout par la répétition de gestes et de tâches. Dans les années 1990, on a révélé l’existence d’une capacité à régénérer notre stock de neurones à partir de cellules souches*.

    Cette neurogenèse permettra-t-elle un jour de soigner des lésions cérébrales ?

    À terme, il sera possible d’implanter des cellules souches dans notre cerveau pour compenser, par de nouveaux neurones, une zone déficiente ou détériorée. Des essais sont déjà en cours pour le traitement de certaines formes de la maladie de Parkinson. Mais il faudra encore quelques années avant que ces techniques soient au point.

    Et quid des dernières découvertes sur l'axe intestin-cerveau ?

    L’intestin est étroitement connecté au cerveau. On parle d’ailleurs de « deuxième cerveau ».
    La recherche explore les liens entre maladies intestinales et pathologies psychiatriques ou neuronales. Certains chercheurs ont ainsi relevé que les anomalies signant la maladie de
    Parkinson sont visibles dans l’intestin trois à cinq ans avant qu’elles ne se manifestent dans le cerveau.

    * Il s'agit du processus de neurogenèse secondaire, qui démarre cinq à dix ans après la naissance.

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