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La vaccination contre le paludisme : pour qui et quelle efficacité ?

Publié le 19 juillet 2023 — 8 Min de lecture

SOMMAIRE

    Un vaccin recommandé par l’OMS depuis fin 2021

    Depuis octobre 2021, l’OMS recommande une utilisation à grande échelle du vaccin antipaludique RTS,S / ASO1 (ou Mosquirix, nom du vaccin contre le paludisme). La vaccination s'adresse aux enfants qui vivent dans des régions où les infections sont fréquentes (en Afrique subsaharienne, notamment). Pour les voyageurs, il n’existe en revanche aucune recommandation vaccinale (la vaccination contre le paludisme n'est jamais obligatoire).

    Qui doit se faire vacciner ?

    La vaccination contre le paludisme s’adresse aux enfants qui vivent dans des zones ou des régions endémiques, lorsqu’il existe un risque modéré à fort de transmission du paludisme à Plasmodium falciparum. Il s’agit en effet de l’une des espèces les plus pathogènes, responsable de la majorité des décès liés au paludisme. Si cette espèce prédomine aujourd’hui dans les zones tropicales d’Afrique (le paludisme reste l’une des principales causes de maladies infantiles et de décès en Afrique subsaharienne), on la retrouve aussi en Amérique latine et en Asie.

    La première dose du vaccin peut être administrée aux enfants âgés de 6 semaines à 17 mois, par injection intramusculaire. Le schéma vaccinal prévoit ensuite trois autres doses : la deuxième dose et la troisième dose doivent être injectées en respectant un intervalle d’un mois. La quatrième dose est quant à elle programmée 18 mois après la troisième dose.

    À quoi sert la vaccination contre le paludisme ?

    Le paludisme est une infection des globules rouges, provoquée par l’une des cinq espèces de protozoaire Plasmodium : Plasmodium falciparum, Plasmodium vivax, Plasmodium ovale, Plasmodium malariae ou Plasmodium knowlesi. Présents dans différentes régions du monde, ces parasites sont plus ou moins dangereux. Aujourd’hui, c’est le P. falciparum qui est responsable de la majorité des décès liés au paludisme. La vaccination contre le paludisme permet de protéger les enfants contre cette espèce pathogène. La vaccination permet de réduire fortement l’évolution de la maladie vers un paludisme grave, et l’apparition de certaines complications (parfois mortelles).

    Néanmoins, l’efficacité de la vaccination contre le paludisme reste modérée. En effet, le parasite évolue plusieurs fois au cours de sa vie. Il passe d’une phase asexuée à une phase de reproduction sexuée, et prend successivement des formes différentes, qui portent des antigènes différents. Le vaccin contre le paludisme doit donc être utilisé en complément des autres mesures de prévention contre le paludisme. D’autre part, en cas de symptômes évocateurs du paludisme, il est toujours recommandé de consulter rapidement son médecin.

    Quels sont les autres moyens de prévention contre le paludisme ?

    En cas de voyage dans une zone à risque, il est parfois possible de se faire prescrire un traitement préventif du paludisme (on parle de chimioprophylaxie). Mais le meilleur moyen de se protéger contre cette maladie est d’éviter à tout prix les piqûres de moustique.

    Se faire prescrire des médicaments antipaludiques

    Plusieurs médicaments antipaludiques peuvent être utilisés en prévention. Prescrits par un médecin, ils sont pris avant un voyage dans une zone endémique. Recommandée chez les enfants et les femmes enceintes qui voyagent, la chimioprophylaxie permet d’éviter la multiplication des parasites dans l’organisme, en cas d’infection par une piqûre de moustique.

    Afin de prescrire le traitement le plus adapté, le médecin prend en compte plusieurs données : le pays de destination et la zone géographique (pour savoir quelle espèce de Plasmodium circule), la saison (le risque de paludisme augmente pendant la saison des pluies) et l’altitude, la durée du voyage (plus d’un mois) et les modalités du séjour (en ville ou dans une zone naturelle). Il étudie également le profil du voyageur (âge, prise d’autres traitements, grossesse, antécédents médicaux…).

    Plusieurs molécules peuvent être utilisées en prévention du paludisme (elles sont parfois associées entre elles). Si les plus efficaces sont aujourd’hui l’atovaquone-proguanil, la doxycycline et la méfloquine, il est parfois possible de se faire prescrire de la chloroquine, de l’hydroxychloroquine, de la primaquine ou de la tafénoquine. Ces médicaments ne doivent jamais être achetés dans le pays de destination (il existe un risque de contrefaçon).

    Éviter les piqûres de moustiques

    Les médicaments pris en prévention du paludisme ne garantissent pas une protection absolue contre la maladie et ses complications. En cas de voyage ou de séjour dans une zone endémique, il faut donc tout mettre en œuvre pour éviter de se faire piquer par des moustiques. Et cela passe par l’adoption de mesures simples.

    Dans les zones à risque, il est d’abord recommandé de porter des vêtements longs et couvrants (chemises à manches longues, pantalons longs), notamment au lever du jour et à la tombée de la nuit (les piqûres sont plus fréquentes à ces moments de la journée). Il est aussi conseillé d’utiliser des moustiquaires sur les portes et les fenêtres, et surtout d’en installer autour des lits (les moustiques piquent surtout la nuit). Pour se protéger contre les piqûres, il est enfin possible d’appliquer des produits répulsifs sur sa peau, et de diffuser des insecticides en spray dans les habitations et à l’extérieur.

    Les pays dans lesquels la maladie circule activement mettent aussi en place certaines mesures environnementales, pour éviter la prolifération des moustiques et la contamination : assainissement des zones humides et stagnantes, épandage d’insecticides, installation de moustiquaires dans les lieux publics…

    Pourquoi faut-il se protéger contre cette maladie ?

    Infection parasitaire, le paludisme se transmet par une simple piqûre de moustique. Et si elle ne provoque parfois que de simples symptômes pseudo-grippaux, cette maladie parasitaire peut aussi engendrer de graves complications, parfois mortelles.

    Une infection parasitaire qui se transmet facilement

    Le parasite responsable de la maladie est transmis à l’homme par la simple piqûre d’un moustique (il s’agit systématiquement d’un moustique femelle, qui est la seule à piquer). Le moustique pique d’abord une personne infectée : il transmet ensuite le parasite à une personne saine, lorsqu’il la pique pour se nourrir de son sang.

    Lorsqu’il pénètre dans l’organisme humain, le parasite migre vers les cellules du foie, via la circulation sanguine : il se multiplie et donne naissance à des dizaines de milliers de nouveaux parasites (phase de reproduction asexuée). Les parasites sont ensuite libérés dans le sang et pénètrent dans les globules rouges, où ils se multiplient à nouveau. Les globules rouges éclatent : de nouveaux parasites sont libérés dans la circulation sanguine et infectent de nouveaux globules rouges (les premiers symptômes du paludisme commencent à apparaître).

    Des parasites sexués se forment progressivement à l’intérieur des globules rouges. Lorsque le moustique pique la personne infectée, il ingère ces parasites. Ils se transforment en gamètes, se fécondent et engendrent un nouveau parasite. Après avoir évolué dans l’intestin du moustique, il migre dans ses glandes salivaires. Lorsque le moustique pique une personne saine, il lui transmet ce nouveau parasite : c’est le début d’un nouveau cycle.

    Le parasite peut également être transmis par la mère à son fœtus (par voie transplacentaire, en fin de grossesse). Plus rarement, la transmission peut enfin avoir lieu au cours d’une transfusion sanguine.

    Une maladie aux conséquences parfois mortelles

    Le paludisme provoque souvent des symptômes pseudo-grippaux : de la fièvre et des frissons, des tremblements, une fatigue et une sensation de malaise général, des douleurs musculaires (courbatures)… La personne peut parfois souffrir de troubles digestifs (nausées et vomissements, diarrhées, douleurs abdominales…).

    Mais le paludisme peut aussi provoquer des symptômes plus graves, et engendrer de sévères complications. Un paludisme grave peut en effet atteindre le cœur, le cerveau, les poumons ou les reins. La maladie peut provoquer une détresse respiratoire, une insuffisance rénale, ou encore des complications neurologiques (confusion, convulsions, troubles du comportement, perte de conscience, coma). Ces complications peuvent laisser place à des séquelles durables, ou entraîner le décès du patient.

    Comment réagir en cas de symptômes ?

    Les premiers symptômes apparaissent généralement entre 8 et 30 jours après l’infection. La personne qui rentre d’une zone à risque et qui souffre de fièvre (ou d’autres symptômes pseudo-grippaux) doit immédiatement consulter son médecin traitant.

    S’il suspecte une infection par un parasite du genre Plasmodium, le médecin peut effectuer un test de diagnostic rapide du paludisme (à l’aide d'une bandelette réactive). Le diagnostic peut également être confirmé par un bilan sanguin (qui permet notamment d’identifier l’espèce responsable de la maladie).

    Le médecin met ensuite en place le traitement antipaludéen le plus adapté (parfois sans attendre les résultats des tests). Il permet d’arrêter la multiplication des parasites et d’éviter l’aggravation de la maladie. Il existe aujourd’hui plusieurs molécules antipaludiques. Le médecin choisit la molécule en fonction des symptômes ressentis, de l’espèce de Plasmodium responsable de l’infection et de sa résistance au traitement (qui dépend de la région dans laquelle la personne a contracté l’infection).

    Aujourd’hui, le traitement le plus efficace contre les P. falciparum repose sur une combinaison thérapeutique à base d’artémisinine : artéméther-luméfantrine (en un seul comprimé), ou atovaquone-proguanil pour traiter un paludisme sans complications. Mais certains parasites peuvent résister au médicament (notamment les Plasmodium vivax et les Plasmodium ovale, qui restent dans le foie). Un traitement spécifique peut être prescrit chez les personnes infectées par ces espèces, à base de chloroquine, de primaquine (pris tous les jours pendant 14 jours) ou de tafénoquine (en 1 prise chez les adultes).

    Sources :

    https://www.pasteur.fr/fr/centre-medical/fiches-maladies/paludisme

    https://www.inserm.fr/dossier/paludisme/

    https://www.vidal.fr/sante/voyage/avant-voyage/prevention-paludisme.html

    https://www.msdmanuals.com/fr/accueil/infections/infections-parasitaires-protozoaires-extra-intestinaux/paludisme

    https://www.who.int/fr/news/item/06-10-2021-who-recommends-groundbreaking-malaria-vaccine-for-children-at-risk

    https://www.mesvaccins.net/web/vaccines/528-mosquirix

    La vaccination contre le paludisme : pour qui et quelle efficacité ?

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