L’hypnose, simple tour de passe-passe ou véritable science médicale ? Depuis les années 90, elle a démontré son efficacité et gagné ses lettres de noblesse, à tel point qu’elle est désormais enseignée dans les plus prestigieuses Facultés françaises de médecine. Elle est d’ailleurs couramment utilisée lors d’interventions chirurgicales.
De la chirurgie sous hypnose
Comment se déroule l’hypnose au bloc opératoire ? Une fois le patient installé sur la table d’opération et une anesthésie locale lancée, l’hypnothérapeute commence son travail. « Nous réalisons alors l’hypnose en deux temps », explique le Pr Antoine Bioy, expert scientifique pour l’Institut Français d’Hypnose. « Nous suggérons tout d’abord au patient de choisir un lieu dans lequel il se sent en sécurité. Nous lui demandons de fermer les yeux, de décrire ce lieu très précisément, ce qu’il voit, ce qu’il entend, ce qu’il ressent... Ces suggestions permettent d’atteindre l’état hypnotique. Ensuite, nous lui proposons de se rendre mentalement dans un endroit confortable ou de pratiquer son activité favorite, skier par exemple. »
Hypnose : des résultats probants
Le but ? Se « déconnecter » de la douleur et n’administrer au patient qu’une anesthésie locale et éventuellement un médicament sédatif, c’est-à-dire calmant. En cas d’utilisation d’hypnose en chirurgie, le patient reste parfaitement conscient durant toute l’intervention. Il n’est donc pas intubé ni placé sous respirateur.
Le patient s’éveille donc plus vite et peut rentrer plus rapidement chez lui. Mais ce n’est pas tout ! « On peut compter en général sur une diminution d’au minimum 50 % de la consommation d’antidouleurs et d’anxiolytiques après l’intervention et un temps de récupération deux fois plus rapide ! », précise le Pr Bioy.
Gérer la peur du bloc avec l'hypnose
Autre avantage de l’hypnose : « Elle permet également de gérer les peurs liées au bloc opératoire », explique le Dr Jean-Marc Benhaiem, hypnothérapeute et responsable du Diplôme Universitaire d’Hypnose Médicale à La Pitié Salpêtrière. « Si un enfant est effrayé, nous pouvons par exemple l’emmener en soucoupe volante le temps de l’intervention et lui suggérer d’en prendre les commandes. Ça devient ludique alors qu’avant c’était des cris et des larmes...»
Hypnose : une explication au fin fond du cerveau
L’efficacité de l’hypnose a longtemps été mise en doute, jusqu’à ce que l’imagerie cérébrale permette, en scrutant le fonctionnement de notre cerveau, de démontrer que l’état hypnotique existait bel et bien et qu’il était différent d’un simple état de somnolence, de rêveries et n’avait rien à voir avec le sommeil.
« Le fait d’être très concentré sur quelque chose d’une part, et, au contraire, d’être détendu de l’autre active des circuits cérébraux différents dans le cerveau », explique le Pr Antoine Bioy. « Or, nous nous sommes rendu compte que lorsqu’une personne était plongée dans cet état hypnotique ces circuits qui fonctionnent normalement indépendamment s’activaient de concert ! »
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Source
L'Association Française d'Hypnose (AFHYP) www.afhyp.fr