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Suivi gynécologique

Au quotidien : bien vivre sa ménopause

Publié le 24 mai 2020 — 10 Min de lecture

SOMMAIRE

    Bouffées de chaleur : le grand classique de la ménopause

    Les bouffées de chaleur sont à la (péri)ménopause ce que les nausées matinales sont à la grossesse : le plus connu et souvent le premier symptôme d’un grand bouleversement hormonal. La bouffée de chaleur n’est autre qu’une sensation de chaleur intense touchant le visage, le cou et le thorax. Elle dure de 30 secondes à 2 minutes, et s’achève le plus souvent par des sueurs froides. Les trois quarts des femmes commencent à en souffrir dès la périménopause.

    Certaines, les plus chanceuses, n’en ont que 1 ou 2 par jour ou par nuit alors que d’autres ont jusqu’à 20 bouffées de chaleur quotidiennes! Et ça dure : la moitié des femmes en souffre pendant plus de 5 ans et 1 sur 4 pendant plus de 10 ans…

    • Que faire contre les bouffées de chaleur ?

    Dans plus de 85 % des cas, un traitement hormonal de substitution (THS) vient à bout des pires bouffées de chaleur et ce, en quelques semaines. Quant aux traitements non hormonaux, type phytothérapie (les isoflavones de soja, par exemple), ils peuvent parfois les soulager, mais moins efficacement et avec moins de constance que les THS.

    Ménopause : des kilos en plus

    À cause d’une modification du métabolisme, 8 fois sur 10, ménopause rime avec kilos supplémentaires. Ajoutez à cela la diminution des exercices physiques et l’augmentation des plaisirs de la table, et c’est la totale !

    Non seulement la carence en oestrogènes facilite la prise de poids (7 kg en moyenne, parfois plus, entre 45 et 55 ans), mais en plus, elle entraîne une modification de la répartition des graisses : celles-ci se concentrent sur le ventre, la taille s’élargit et des bourrelets apparaissent.

    • Peut-on éviter de grossir ?

    Oui… à condition de prendre le taureau par les cornes ! Idéalement, dès l’âge de 40 ans, la femme qui veut prévenir la prise de poids typique de la ménopause a tout intérêt à s’astreindre à une bonne hygiène de vie.

    C’est-à-dire faire de l’exercice et surveiller de près son alimentation.

    Des os moins solides

    En France, 1 femme sur 3 souffrira d’ostéoporose(1). Une maladie à l’origine d’une perte de densité et donc d’une fragilisation des os, avec à la clé un important risque de fractures. Il s’agit de la principale complication à long terme de la ménopause.

    Et pour cause : les oestrogènes favorisent le perpétuel renouvellement osseux. Certes, avec l’âge, les hommes comme les femmes voient leur capital osseux diminuer inéluctablement, mais la ménopause donne un coup d’accélérateur au phénomène.

    • Peut-on retarder l’ostéoporose postménopausique ?

    L’ostéoporose ne se guérit pas. Cependant, certaines mesures permettent de retarder son apparition et/ou de diminuer le risque de fracture. Grâce aux oestrogènes qu’il contient, le traitement hormonal de substitution (THS) occupe une place de choix dans la prévention de la maladie. Même si l’ostéoporose dépend pour beaucoup du patrimoine génétique, de l’âge et du sexe (trois facteurs de risque auxquels on ne peut rien changer !), une bonne hygiène de vie est fondamentale. Dès de début de l’âge adulte, on recommande aux femmes de consommer
    suffisamment de calcium, d’avoir assez de vitamine D et de pratiquer une activité physique régulière.
    N’hésitez pas à faire un bilan de santé chez votre médecin qui peut vous prescrire une ostéodensitométrie, un examen médical qui mesure la densité osseuse. Il est également possible d’évaluer votre risque d’ostéoporose en remplissant un questionnaire.

    Une sexualité plus compliquée

    Sans traitement, la carence en oestrogènes entraîne tôt ou tard une sécheresse de la muqueuse vaginale qui peut alors s’atrophier. La femme éprouve une sensation (bien réelle) de sécheresse vaginale, provoquant des douleurs lors des rapports sexuels, surtout au moment de la pénétration. Le bon équilibre de la flore vaginale étant perturbé, elle est également plus vulnérable aux petites infections et aux cystites. Tout cela explique sans doute pourquoi 58 % des femmes ménopausées déclarent ne plus avoir envie de faire l’amour…

    • La sexualité s’arrête-t-elle avec la ménopause ?

    Non, la ménopause ne sonne pas l’heure de la retraite sexuelle. Les THS peuvent améliorer les troubles de la libido et diminuent les symptômes décrits ci-dessus. Il existe également des traitements hormonaux locaux, sous forme de gel ou d’ovule, qui régénèrent les parois du vagin et augmentent sa lubrification.
    Mais par-dessus tout, il importe que le conjoint fasse preuve de douceur et de compréhension, et que le couple communique.

    Augmentation du risque cardiovasculaire

    Les risques cardiovasculaires sont une conséquence et non un symptôme de la ménopause. En effet, tout au long de la vie ovarienne, les oestrogènes ont un effet protecteur : ils favorisent la vasodilatation des artères et améliorent les taux de cholestérol. Or, quand les taux d’oestrogènes s’effondrent, cette protection naturelle disparaît. À terme, la ménopause pourrait donc altérer la qualité des parois artérielles, augmentant ainsi le risque cardiovasculaire (angine de poitrine, infarctus du myocarde, AVC, etc.)

    • Peut-on diminuer son risque cardiovasculaire ?

    Oui, en conservant une bonne hygiène de vie, en luttant contre le tabagisme et la surcharge pondérale, en pratiquant un exercice physique régulier, mais aussi en surveillant de près sa tension artérielle, l’apparition d’un éventuel diabète et son taux de cholestérol.

    N’oublions pas qu’en France, les maladies cardiovasculaires sont la première cause de mortalité des femmes(2)

    Ménopause : en parler, pour mieux la vivre

    Votre médecin n’est pas médium ! Si vous ne lui en parlez pas, il ne peut pas deviner que vous rencontrez des difficultés psychologiques, sexuelles, affectives, etc. Or, à tous ces problèmes, il y a certainement des solutions. S’il le juge opportun, votre médecin peut notamment vous diriger vers d’autres professionnels (psychologue, diététicienne, etc.) qui peuvent réellement vous aider à mieux vivre cette période délicate.

    Vaincre les idées reçues sur la ménopause

    L’approche de ce grand remue-ménage interne inquiète parfois. Quelques informations pour remettre les pendules à l’heure.

    Merci au Pr Florence Trémollières, directrice du Centre ménopause du CHU de Toulouse (31) et présidente du GEMVi (Groupement d’études sur la ménopause et le vieillissement hormonal), et au Pr Patrice Lopes, secrétaire général du GEMVi et praticien hospitalier en gynécologie à la polyclinique de l’Atlantique de Saint-Herblain (44).

    Plus on a eu ses règles tôt, plus on est ménopausée précocement
    Faux.
    Il n’y a pas de lien entre l’âge des premières règles et celui de leur arrêt. Ni d’ailleurs entre l’âge de la ménopause et celui de la prise de pilule contraceptive (au prétexte que la pilule permettrait aux ovaires « d’économiser » des ovules). La ménopause intervient lorsque le stock d’ovules, constitué avant la naissance, est quasi épuisé. Mais sur le stock initial de plusieurs millions de follicules, seuls 500 sont libérés lors des ovulations tout au long de la vie. Le reste, soit 99,9 % de la réserve ovarienne, meurt naturellement par apoptose, ou mort cellulaire programmée.

    L’âge moyen de la ménopause n’évolue pas malgré le vieillissement de la population

    Vrai. L'âge moyen de la ménopause est de 51 ans, un âge qui ne varie pas. Lorsque la ménopause survient avant 40 ans, on parle d’insuffisance ovarienne prématurée. Il faut alors rechercher une éventuelle cause génétique, liée à une anomalie du chromosome X. Il est impératif de compenser le déficit hormonal en oestrogènes par la prise d’un traitement hormonal substitutif, et ce, jusqu’à l’âge normal de la ménopause, faute de quoi le risque de décès par maladie cardiovasculaire est plus grand.

    À la ménopause, la prise de poids est systématique
    Faux.
    Le poids augmente avec l’âge. C’est vrai chez les hommes comme chez les femmes. Il a été scientifiquement démontré qu’il n’y a pas de cassure dans la courbe d’évolution du poids au moment de la ménopause. En revanche, chez les femmes ménopausées, les masses graisseuses se répartissent différemment qu’auparavant : sur le ventre plutôt que sur les cuisses et les fesses.

    80 % des femmes présentent, en période de ménopause, un symptôme autre que celui de l’arrêt des règles.
    Source : Inserm.

    Les années qui précèdent sont souvent plus mouvementées que la ménopause elle-même
    Vrai.
    Dans les quatre ou cinq ans qui précèdent les dernières règles, la péri-ménopause est une période très anarchique. D’un mois ou d’un trimestre à l’autre, les signes de carence hormonale, typiques de la ménopause (bou¬ffées de chaleur...), alternent avec les signes contraires d’hyper-oestrogénie (douleurs mammaires, saignements...). Il faut alors s’armer de patience… ou consulter son médecin pour bénéficier d’un traitement.

    Une femme est considérée comme ménopausée après une année sans règles. Mais un dosage sanguin permet de le savoir précisément avant
    Faux.
    Ce type de dosage est déconseillé, du fait d’un fort risque de faux diagnostic. La période qui précède la ménopause se caractérise en e¬ et par une grande anarchie hormonale. Les ovaires alternent entre périodes de fonctionnement et périodes d’arrêt. La prise de sang ne serait donc que le reflet du fonctionnement ovarien le jour de la prise de sang !

    Toutes les femmes ont des symptômes gênants
    Faux.
    Environ 80 % des femmes présentent, autour de la ménopause, un symptôme dit «climatérique»* : bou¬ffées de chaleur, sueurs nocturnes, troubles génitaux ou urinaires, douleurs articulaires. Certaines sou¬ffrent de troubles du sommeil, voire d’un état dépressif. Mais il arrive aussi que la ménopause passe « comme une lettre à la poste » !
    * Le climatère est synonyme de ménopause.

    Un THM peut faciliter la vie
    Vrai.
    Le THM (traitement hormonal de la ménopause) est très effcace contre les symptômes invalidants mais aussi pour prévenir la perte de masse osseuse dans les années suivant la ménopause. En France, ce traitement associe le plus souvent des oestrogènes par voie cutanée associés à de la progestérone (chez les femmes ayant toujours leur utérus). Donné entre 50 et 60 ans, le THM o¬ffre une balance bénéfices-risques favorable.

    « Certaines plantes contenant des phytoestrogènes peuvent soulager les signes de la ménopause. Interrogez votre pharmacien ! » Marie-Edith R., pharmacien dans l’Isère


    Il y a une durée limite pour les traitements
    Faux.
    La Haute autorité de santé recommande une durée la plus courte possible. Mais les THM peuvent être renouvelés tant que durent les symptômes incommodants. L’important est de réévaluer régulièrement, avec son médecin, l’équilibre bénéfices-risques. Après cinq ou sept ans, on peut suspendre le traitement pour voir s’il reste utile ou pas.

    Les femmes qui fument sont ménopausées plus tôt
    Vrai.
    Une à deux années plus tôt, selon la durée et le volume de la consommation*. Les femmes exposées à un environnement enfumé durant au moins dix ans sont aussi concernées. Certaines études ont montré que les femmes ayant abandonné la cigarette avant l’âge de la ménopause subissent presque moitié moins de bouffées de chaleur que les fumeuses.
    * Source : Roswell Park Cancer Institute in Tobacco Control, déc. 2015.

    À lire aussi

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    Sources
    (1) Voir Giphar Magazine n°2.
    (2) Source : Inserm-CépiDc (Centre d’épidémiologie sur les causes médicales de décès).
    Merci au Dr Alain Tamborini, auteur de « 800 questions au gynécologue », Marabout, 2009.

    Au quotidien : bien vivre sa ménopause

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