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Douleurs Chroniques : comment reprendre le contrôle ?

Publié le 03 novembre 2020 — 8 Min de lecture

SOMMAIRE

    Qu’elles soient dues à une pathologie, à un accident, ou à un traitement au long cours, les douleurs chroniques peuvent se transformer en souffrance psychique en l’absence de prise en charge adaptée. Pourtant, la douleur n’est pas une fatalité.

    En général, la douleur est un « mal pour un bien ». Elle fonctionne comme un signal d’alerte.


    Intense, mais souvent brève, on la ressent en se brûlant la main par exemple. Elle s’estompe dès lors que la maladie ou le traumatisme sont identifiés et le traitement mis en place. Mais, outre cette douleur dite « aiguë », il y a des douleurs qui durent et répondent mal aux traitements habituels.

    Ces douleurs, appelées « chroniques » lorsqu’elles évoluent depuis trois à six mois, deviennent elles-mêmes le problème : on parle alors de « douleur maladie ». Les douleurs chroniques – fibromyalgie, migraine, endométriose, arthrose, syndrome de l’intestin irritable… – peuvent avoir un retentissement lourd sur la vie quotidienne et entraîner fatigue, repli sur soi, troubles du sommeil, dépression.

    L’expérience de la douleur

    Selon la définition officielle de l’Association internationale pour l’étude de la douleur (IASP), « la douleur est une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable, associée à une lésion tissulaire réelle ou potentielle, ou décrite dans ces termes ».

    La douleur est donc une expérience subjective, ce qui la rend difficile à quantifier, à décrire et à communiquer. Toutefois, il est possible de retracer le parcours de l’information douloureuse dans l’organisme. Reprenons l’exemple de la brûlure. Si l’on pose sa main sur une plaque de cuisson, la brûlure va stimuler des récepteurs localisés, ici au niveau de la peau, mais qui tapissent aussi les muscles, les viscères et les articulations.

    Le rôle de ces nerfs dits « nocicepteurs » consiste à informer le cerveau de la menace qui pèse sur l’intégrité des tissus qu’ils sont chargés de surveiller. Une fois le signal transmis à la moelle épinière, puis au cerveau, s’enchaîne une cascade de réactions corporelles et psychiques, notamment la libération d’endorphines, hormones ayant le même effet que la morphine, pour calmer la douleur.

    La modulation de la douleur

    Lors du parcours de l’information douloureuse, l’intensité du message est augmentée, réduite, voire interrompue par différents systèmes de modulation. Certains l’exacerbent quand d’autres l’inhibent.

    Les contrôles inhibiteurs de la douleur dépendent de plusieurs facteurs :

    • la condition physique,

    • l’attention,

    • l’angoisse,

    • le stress,

    • etc.

    Encore une fois, la douleur est subjective : elle peut être ressentie de façons très différentes selon les individus. L’imagerie cérébrale a permis de montrer que les centres cérébraux responsables de la perception de la douleur sont étroitement liés aux centres des émotions.

    Douleurs par excès de nociception, neuropathiques ou dysfonctionnelles ?

    La douleur par excès de nociception, c’est-à-dire par excès de stimulations des récepteurs périphériques de la douleur, est le mécanisme le plus couramment rencontré dans les douleurs d’origine traumatique, infectieuse, dégénérative, rhumatismale, voire dans le cas de certains cancers. Elle est soit mécanique, se caractérisant par une augmentation de la douleur lors de l’activité physique, soit inflammatoire, entraînant notamment des réveils nocturnes.

    La douleur neuropathique est, quant à elle, causée par une lésion du système nerveux, par exemple une sciatique par hernie discale ou une tumeur compressive. Enfin, dans certains cas, comme pour la migraine ou le syndrome de l’intestin irritable, les mécanismes de la douleur sont encore mal connus, il s'agit de douleurs dites « dysfonctionnelles ».

    Quels médicaments contre la douleur ?

    Bien que la douleur fasse l’objet d’intenses recherches, les possibilités thérapeutiques médicamenteuses en cas de douleurs chroniques sont encore restreintes.

    Si les antalgiques usuels (paracétamol, aspirine, ou encore morphine et ses dérivés) sont efficaces contre certains types de douleurs, ils peuvent présenter des effets secondaires non négligeables quand ils sont utilisés de façon prolongée.

    Par ailleurs, d’autres traitements, appartenant à la classe des antidépresseurs, ainsi que des antiépileptiques, sont aujourd’hui utilisés dans certaines douleurs chroniques. Toutefois, ils n’ont qu’une efficacité modérée chez seulement 50 % des patients(5).

    D’autres approches thérapeutiques

    D’autres traitements non médicamenteux sont en développement, certains utilisant l’électricité. C’est notamment le cas de la stimulation électrique transcutanée, qui agit à l’endroit de la douleur grâce à un faible courant électrique.

    La stimulation magnétique transcrânienne consiste, elle, à appliquer un champ magnétique à l’aide d’aimants placés à l’extérieur du crâne. Cette technique, en modifiant l’activité électrique des neurones du cerveau, soulage certaines douleurs mécaniques.

    Des chercheurs ont montré que cette approche, non invasive et dénuée d’effets indésirables, permet aussi d’obtenir un effet antalgique, d’une durée de six mois, chez des patients atteints de fibromyalgie(5). Enfin, un nombre important d’approches complémentaires sont aussi utilisées.

    Des centres labellisés « douleur »

    En cas de douleur persistante, les médecins traitants peuvent proposer à leurs patients d’avoir recours à une structure spécialisée douleur chronique (SDC).


    Il en existe deux types. D’une part des consultations « douleur » de proximité avec médecin, infirmier, psychologue et, d’autre part, des centres d’évaluation et de traitement de la douleur (CETD), dotés de lits d’hospitalisation, qui offrent des prises en charge médicales pluridisciplinaires (neurologue, psychiatre, orthopédiste, etc.).

    L’annuaire de ces structures est consultable sur le site du ministère des Solidarités et de la Santé.

    Sources :

    1. données de l'Inserm.
    2. www.lombalgie.fr
    3. Société française d’étude et de traitement de la douleur (SFETD).
    4. données de l'Inserm.
    5. données de l'Inserm.

    Partager son expérience


    Les associations de patients, telle l’Association francophone pour vaincre la douleur , peuvent être d’un grand secours en cas de douleurs chroniques.

    Ce sont des lieux privilégiés pour partager son expérience, recueillir des informations auprès d’autres personnes devenues parfois expertes de leur maladie, et s’enrichir mutuellement.

    Vous pouvez aussi y être tenu au courant des essais cliniques disponibles. Dans tous les cas, rejoindre une association de patients permet de se sentir compris par des personnes qui vivent la même chose que vous. Un soutien très précieux !


    « Les huiles essentielles de menthe poivrée ou de romarin camphré, seules ou en synergie, peuvent parfois aider à soulager certaines migraines. »

    Sophie G., pharmacien en Loire-Atlantique.

    Pour aller plus loin

    Tu comprendras ta douleur
    À quoi sert la douleur ? Pourquoi peut-il être si difficile de faire entendre qu’on souffre ?
    Un livre rédigé par deux médecins qui plaident pour une prise en compte de la douleur dans toutes ses dimensions : physique, psychique, sociale, familiale et intime. Martin Winckler et Alain Gahagnon, éd. Fayard, 2019.

    La Douleur en questions
    Pour aider les patients à mieux affronter la douleur et, surtout, à participer activement à leur traitement, des professionnels du soin réunis sous la houlette de la Société française d’étude et de traitement de la douleur (SFETD) répondent aux questions les plus fréquemment posées. Un livre à télécharger gratuitement sur le site de la SFETD : www.sfetd-douleur.org.

    Mes applis fûtées

    Trois applis gratuites pour suivre l'évolution de vos douleurs, apprendre à les anticiper et découvrir les exercices qui peuvent vous aider à les soulager :

    Activ’Dos
    Conçue par l’Assurance maladie pour préserver son dos au quotidien, cette appli comprend des exercices, des conseils, des vidéos explicatives.

    Migraine Buddy
    Une appli pour surveiller ses migraines, anticiper les facteurs déclencheurs et comparer l’efficacité des différents moyens de les soulager.

    CatchMyPain
    Pour les traiter e¬fficacement, les médecins recommandent de tenir un « journal de bord des douleurs » (localisation, intensité, suivi de leur évolution). Cette appli est précisément faite pour ça.


    3 questions à…
    Professeur Serge Perrot*, directeur du Centre d’étude et de traitement de la douleur du groupe hospitalier Cochin-Hôtel-Dieu (Paris)

    La douleur chronique est-elle mieux prise en charge aujourd’hui ?
    Peu à peu, les mentalités changent. La douleur tend à être mieux reconnue. On ne renvoie plus nécessairement un patient se plaignant de douleurs vers un psychologue en lui disant « C’est dans la tête ». Oui, bien sûr, la douleur chronique est autant une a aire de corps que de tête. Car le siège des sensations douloureuses se trouve dans le cerveau et cette zone de la douleur est très proche de celles qui régissent les émotions, le sommeil, l’anxiété, la dépression… Mais ne confond-on pas cerveau et psychologie ?

    Vous dites souvent « Il faut toujours croire celui qui a mal ». C’est-à-dire ?
    Quelqu’un qui se plaint d’avoir mal n’a pas « rien ». Il est possible d’éprouver de fortes douleurs et ne pas avoir de maladie grave. L’inverse est vrai. En d’autres termes, la douleur est une expression très particulière qui n’est pas forcément liée à une maladie évolutive sous-jacente. Elle est plutôt le témoin d’un dysfonctionnement.

    Quelle est la place du pharmacien dans la prise en charge de la douleur ?
    C’est pour nous un partenaire thérapeutique incontournable. Les prescriptions médicamenteuses étant souvent lourdes en cas de douleur, il y a des risques de mésusages. Des signaux d’alerte peuvent amener le pharmacien à interroger le patient. Prend-il bien ses médicaments, à la bonne dose, aux bons horaires ? Et puis, il y a la question des effets indésirables, du suivi. Parfois les patients se confient plus facilement à leur pharmacien, il y a une plus grande proximité.




    * Auteur de La douleur, je m’en sors, éd. In Press, 2017.

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