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Quand le sport devient une drogue

Publié le 15 mai 2017 — 3 Min de lecture

SOMMAIRE

    Giphar : Quelle est la différence entre une passion et une addiction au sport ?

    Lise Anhoury (1) : « Tout phénomène d’addiction se caractérise par une perte de contrôle. L’individu qui est accro à une substance ou à un comportement est au-delà de l’envie : il est dans le besoin irrépressible, irrationnel. Autant un passionné est tout à fait capable de privilégier un anniversaire ou un rendez-vous professionnel, autant l’accro au sport préfère rater ces événements plutôt que de manquer son entraînement. »

    Accro au sport : quelles conséquences ?

    « Comme la pratique sportive est au centre de l’existence, toutes les autres sphères (familiale, amoureuse, sociale, etc.) passent au second plan. Ce qui finit par isoler la personne et peut conduire à des conflits, des séparations, voire un décrochage scolaire ou professionnel. »

    À partir de combien d’heures de pratique peut-on parler d’addiction ?

    « Ce n’est pas (forcément) lié à la quantité ou la fréquence des entraînements. Certains sportifs professionnels s’entraînent 35 heures par semaine, mais n’ont aucun souci à s’arrêter pour partir en vacances, par exemple. Au contraire : ça leur fait du bien ! Alors que pour un accro au sport, même s’il ne pratique qu’une heure par jour, s’arrêter une semaine est impensable ! »

    Et s’il n’a pas le choix ? S’il est blessé, malade ou qu’il doit être hospitalisé ?

    « Au niveau cérébral, l’addiction au sport est une addiction comme les autres, qui implique notamment le circuit de la récompense. En cas d’arrêt brutal, la personne souffre de symptômes de manque (anxiété, nervosité, irritabilité…) qui peuvent aller jusqu’à la dépression. L’accro au sport prend parfois des risques inconsidérés pour assouvir son besoin, au détriment de sa santé. Je connais une patiente qui, une semaine à peine après son accouchement, recommençait déjà à courir… »

    Comment traite-t-on une addiction au sport ?

    « Ce n’est pas comme les drogues où il faut complètement arrêter. L’addiction au sport se rapproche davantage des troubles du comportement alimentaire (anorexie, boulimie). On ne peut pas se passer de nourriture et faire de l’exercice est important pour la santé. Tout l’enjeu est donc de réapprendre à doser raisonnablement sa pratique sportive, notamment en refaisant une place à l’entourage et aux autres sphères de la vie. »

    Addiction au sport : les signaux d’alarme

    • L’isolement : la personne a tendance à s’isoler de son entourage pour pouvoir se consacrer au sport.

    • Le discours : le sport est quasiment son seul sujet de conversation.

    • Une transformation physique (amincissement, musculation, etc.).

    • Autres troubles : l’addiction au sport peut entraîner des troubles du sommeil, de l’alimentation, de l’humeur, etc.

    Accro au sport : gare aux régimes !

    Différents facteurs peuvent engendrer ou favoriser une addiction au sport. Cela dit, les régimes sont une porte d’entrée fréquente. « Les accros au sport sont souvent obsédés par le contrôle de leur corps et/ou de leur image », explique Lise Anhoury. « Ils sont dans un processus qui vise à mincir ou à sculpter leur silhouette. Raison pour laquelle leur prise en charge doit idéalement inclure leur médecin traitant, un psychologue (ou un psychiatre) et un nutritionniste. »

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    Source
    (1) Lise Anhoury est psychologue à l’Institut national du Sport, de l’Expertise et de la Performance (INSEP).

    Quand le sport devient une drogue

    3 Min de lecture