Quelles sont les principales causes des douleurs au niveau des amygdales ? Quand devient-il nécessaire de consulter ? Et comment soulager ces douleurs ?
Les douleurs provoquées par une maladie
Lorsque les amygdales deviennent douloureuses, c’est en général parce qu’elles sont enflammées, en réaction à une infection (virale ou bactérienne). On parle alors d’amygdalite (ou d’angine). Plus rarement, un cancer de l’amygdale peut également être en cause. Quelle que soit la cause des douleurs, plusieurs traitements permettent de les soulager.
Une amygdalite ou une angine
L’amygdalite est une inflammation au niveau d’une seule ou des deux amygdales. On peut également parler d’angine ou de pharyngo-amygdalite (avec inflammation de la muqueuse du pharynx).
L’inflammation peut être causée par un virus (virus respiratoire du rhume ou de la grippe : rhinovirus, influenza, adénovirus, coronavirus) ou par une bactérie (le plus souvent par une bactérie de type streptocoque A béta-hémolytique). Elle provoque en général un gonflement des amygdales palatines (situées à l’entrée du pharynx, près du palais) et des douleurs plus ou moins intenses au niveau de la gorge.
Il peut s’agir d’une amygdalite aiguë (les symptômes apparaissent de manière brutale, mais ne durent que quelques jours) ou chronique (l’inflammation survient plusieurs fois par an ou dure plusieurs semaines, voire plusieurs mois). Chroniques, les amygdalites cryptiques et caséeuses sont provoquées par une accumulation de caséum sur les amygdales. Constitué de restes alimentaires et de cellules, ce dépôt blanchâtre peut se former suite à une amygdalite ou à une angine mal soignée. Le symptôme qui se manifeste en premier est en général l’apparition d’une mauvaise haleine.
Quel que soit le type d’inflammation en cause, des douleurs plus ou moins intenses surviennent en général au niveau des amygdales (des maux de gorge, avec une douleur qui irradie parfois jusqu’aux oreilles). Il est en effet rare de souffrir d’une angine sans douleur au niveau des amygdales.
Les douleurs s’accompagnent de difficultés de déglutition, de ganglions lymphatiques enflés et sensibles et d’une sensation de gêne dans la gorge. Les amygdales sont rouges, avec ou sans taches blanchâtres (ou jaunâtres). Les angines rouges sont caractérisées par des amygdales tuméfiées et rouges. S’il s’agit d’une angine blanche (ou érythémato-pultacée), les amygdales sont recouvertes de caséum. En cas d’angine vésiculeuse, des vésicules apparaissent au fond de la gorge et sur le palais. D’autres symptômes peuvent enfin être associés à l’infection des amygdales (maux de tête, fièvre, toux sèche, fatigue…).
Un cancer de l’amygdale
Même si cela reste plus rare, des douleurs au niveau des amygdales peuvent également être le signe d’un cancer de l’amygdale. Ce type de cancer fait partie des cancers de l’oropharynx - plus largement des cancers des voies aérodigestives supérieures (VADS).
Il peut être provoqué par un agent extérieur toxique (consommation de tabac, de cannabis ou d’alcool) ou par une infection par les virus HPV (papillomavirus). Si ces deux types de cancers impliquent une prise en charge différente, ils présentent des symptômes similaires. Persistantes, les douleurs se manifestent en général au niveau d’une seule amygdale. Elles s’accompagnent de difficultés à déglutir, de ganglions cervicaux gonflés et parfois de douleurs à l’oreille (du même côté que l’amygdale atteinte).
Quand consulter ?
Pour identifier rapidement la cause des douleurs et suivre le traitement le plus adapté, il est recommandé de consulter son médecin traitant en cas de :
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fièvre supérieure à 38 °C pendant plus de 48 heures ;
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présence de ganglions volumineux et douloureux ;
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contraction involontaire de la mâchoire ;
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fatigue généralisée, altération de l’état général.
Pour être certain de prescrire le bon traitement, le médecin peut réaliser un prélèvement par écouvillon (TDR - test de diagnostic rapide). Un test rapide d'orientation diagnostique (TROD angine) peut également être réalisé par votre pharmacien. Ces tests permettent de déterminer s’il s’agit d’une infection virale ou bactérienne.
S’il s’agit d’une angine (ou amygdalite) bactérienne, le médecin prescrit en général un traitement antibiotique. Si l’infection est d’origine virale, les symptômes disparaissent d’eux-mêmes en quelques jours (les antibiotiques sont inutiles). Un traitement spécifique est mis en place en cas de cancer de l’amygdale (chirurgie ou radio-chimiothérapie).
Comment soulager les douleurs ?
Quelle que soit la cause de l’inflammation et des douleurs aux amygdales, plusieurs traitements peuvent être envisagés pour les soulager :
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des traitements médicamenteux : des antalgiques (paracétamol), des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), des sprays antiseptiques et anesthésiques pour la gorge… Évitez l’automédication et demandez toujours conseil à votre médecin ou à votre pharmacien avant d’utiliser ces médicaments ;
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des traitements naturels : plusieurs gestes simples et produits naturels permettent de soulager la douleur au niveau des amygdales :
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bien s’hydrater : boire beaucoup d’eau et des boissons chaudes (tisanes de jus de citron avec du miel). Se tourner vers la phytothérapie, en privilégiant les tisanes de plantes anti-inflammatoires et astringentes : thym, ronce, guimauve… ;
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installer un humidificateur d’air dans la chambre ;
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manger des aliments faciles à avaler (semi-liquides), froids ou tièdes ;
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consommer de la glace non acide ou des glaçons : le froid permet de soulager l’inflammation et d’atténuer les douleurs ;
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se tourner vers des huiles essentielles aux propriétés anti-infectieuses et immunostimulantes (aromathérapie) : huile essentielle de Tea tree, de Ravintsara… Avant d’utiliser des huiles essentielles, demandez toujours conseil à votre pharmacien.
Pour soigner rapidement la maladie et faire disparaître les douleurs, il est enfin conseillé de se reposer et de bien s’alimenter. Les lieux enfumés doivent également être évités jusqu’à disparition totale des symptômes.
Les douleurs après une opération des amygdales
Dans certains cas, il est nécessaire de procéder à une réduction ou à une ablation des amygdales. Or, les suites d’une amygdalectomie peuvent être particulièrement douloureuses. Zoom sur les solutions pour soulager ces douleurs post-opératoires.
Qu’est-ce qu’une amygdalectomie ?
Dans certains cas, une simple réduction de la taille des amygdales peut être envisagée pour réduire la fréquence d’apparition des inflammations. La surface des amygdales est brûlée au laser ou par radiofréquence, sous anesthésie locale.
Mais une ablation des amygdales est parfois nécessaire, même s’il s’agit aujourd’hui d’une solution de dernier recours (de moins en moins utilisée). L’amygdalectomie est par exemple envisagée chez l’adulte en cas d’hypertrophie obstructive : les amygdales sont trop volumineuses et gênent le passage de l’air en position allongée (provoquant alors des apnées du sommeil). Il est également possible de retirer les amygdales en cas d’amygdalites ou angines chroniques, ou d’abcès amygdaliens récidivants. Chez l’enfant, une amygdalectomie peut être programmée s’il ne répond pas aux antibiotiques.
Réalisée sous anesthésie générale (avec intubation), l’intervention chirurgicale peut consister en une dissection classique : l’amygdale est retirée et le saignement contrôlé par ligatures ou points de suture. Le chirurgien peut également utiliser un courant électrique à haute fréquence pour couper et enlever le tissu, et contrôler le saignement (diathermie).
Le principal risque de cette intervention chirurgicale est l’hémorragie (en plus des risques liés à toute opération et anesthésie générale). Le patient est donc surveillé de près pendant les heures qui suivent l’intervention, ainsi que pendant la période de cicatrisation. En cas de saignements (du nez ou de la bouche), il est recommandé de consulter en urgence.
Comment soulager les douleurs post-opératoires ?
Quelle que soit la technique utilisée, l’ablation des amygdales laisse place à une plaie de chaque côté de la luette. Ces plaies mettent en général entre une et deux semaines à cicatriser (avec formation d’un enduit blanchâtre nauséabond). Elles sont à l’origine de douleurs plus ou moins intenses.
À la suite de l’opération, des douleurs apparaissent logiquement à l’ancien emplacement des amygdales : elles s’étendent à la bouche, à la gorge et aux oreilles. Si ces douleurs sont au départ provoquées par les lésions, elles sont ensuite dues à la réaction inflammatoire provoquée par l’ablation. Elles peuvent alors s’installer dans le temps et être accentuées par l’ingestion d’aliments solides. Il est donc conseillé de privilégier des aliments faciles à avaler (aliments moulinés ou mixés, froids ou tièdes) : des soupes, des purées, des pâtes vermicelles, des yaourts, des glaces… Les aliments irritants sont à éviter (biscottes, chips, frites…).
Pour soulager ces douleurs post-opératoires, un traitement antalgique est prescrit par le médecin. D’autres gestes simples et traitements naturels permettent de les diminuer de manière temporaire : une bonne hydratation, un traitement homéopathique, de la glace et du froid, des bains de bouche au peroxyde d’hydrogène, un chewing-gum ou encore la tétine chez le jeune enfant.
Les médicaments contenant de l’acide acétylsalicylique sont quant à eux proscrits (Aspirine, Aspégic…) : ils peuvent en effet déclencher ou accentuer une hémorragie pendant la période post-opératoire. Si les sorties et les activités courantes sont possibles, il est néanmoins déconseillé de prévoir des efforts violents ou prolongés pendant les 15 jours qui suivent l’opération.
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