Un cancer rare
Les tumeurs osseuses primitives sont le plus souvent de nature bénigne. Les tumeurs osseuses primitives malignes sont rares et représentent moins de 1 % de tous les cancers. Elles touchent surtout les jeunes : 50 % des patients atteints d’un cancer primitif de l’os ont moins de 18 ans.
Cancer des os et métastases osseuses : quelle différence ?
Les tumeurs osseuses secondaires (ou métastases) sont beaucoup plus fréquentes : elles surviennent chez plus de la moitié des patients atteints de cancer. Les métastases sont le plus souvent secondaires à un cancer broncho-pulmonaire, mammaire, rénal, prostatique ou thyroïdien. Elles se développent généralement sur la colonne vertébrale et le bassin, mais peuvent toucher tous les os. Les tumeurs osseuses primitives, en revanche, se développent directement à partir du tissu osseux, cartilagineux et fibreux.
Types de cancer des os
Le cancer des os primitif peut se développer à partir de différentes cellules contenues dans l’os, ce qui permet d’établir une classification de ces cancers. On distingue trois formes principales : L’ostéosarcome L’ostéosarcome est la tumeur primitive de l’os la plus fréquente (30 % des cas). Elle atteint particulièrement les os longs des membres (près du genou, dans la moitié des cas). Ce cancer survient surtout entre 10 et 20 ans. Le sarcome d’Ewing Cette tumeur atteint autant les os plats et courts (bassin, côtes, vertèbres) que les os longs des membres inférieurs et supérieurs. Elle touche principalement les enfants et jeunes adolescents. Le chondrosarcome Le chondrosarcome est une tumeur issue du tissu cartilagineux, qui touche généralement l’adulte entre 30 et 70 ans.
Les causes du cancer des os
Dans la plupart des cas, la cause du cancer des os reste inconnue. Certaines observations cliniques laissent supposer un lien avec des facteurs génétiques. Il pourrait aussi être favorisé par une irradiation préalable du tissu osseux. Enfin, les hormones de croissance pourraient jouer un rôle : les ostéosarcomes apparaissent en effet généralement en période de croissance et affectent plus particulièrement les os en croissance rapide. Le cancer serait alors une réponse anormale à la stimulation des hormones de croissance.
Les symptômes du cancer des os
La douleur
Le symptôme principal est une douleur persistante, qui s'intensifie souvent la nuit mais reste présente le jour. Elle est souvent associée à une altération de l'état général (amaigrissement, fatigue, fièvre...).
La masse
La tumeur osseuse peut aussi provoquer un gonflement ou une déformation au niveau de certaines parties du corps.
Des fractures spontanées
La tumeur peut également être révélée à l’occasion d’une fracture survenant spontanément ou suite à un traumatisme peu important.
Le diagnostic
Le diagnostic se fait par radiographie suivie d’une biopsie osseuse qui permet l’examen au microscope des cellules suspectes. Scanner, résonance magnétique nucléaire et/ou scintigraphie osseuse permettent de préciser la localisation exacte et le degré d’extension de la tumeur.
Les traitements
La chirurgie
La chirurgie reste le traitement de référence pour le cancer des os. L’amputation était le traitement classique de ces tumeurs avant 1970. Cette approche agressive a changé et le membre n’est plus que rarement amputé : on parle de chirurgie conservatrice. Seule une portion de l’os est retirée. Elle est alors reconstruite grâce à une prothèse interne ou une greffe de tissus osseux. Dans certains cas extrêmes, lorsque la tumeur est trop étendue, une amputation reste nécessaire : le patient est alors appareillé avec une prothèse externe.
La chimiothérapie
La chimiothérapie néo-adjuvante (pratiquée avant l’opération) permet de s’attaquer efficacement aux micro-métastases et de pratiquer des chirurgies moins agressives, évitant ainsi l’amputation.
La radiothérapie
Dans certains cas, la radiothérapie est utilisée pour réduire la taille de la tumeur et diminuer les douleurs.
L’importance d’un soutien psychologique
Le cancer des os touche principalement les enfants, les adolescents et les jeunes adultes : la scolarité, la vie sociale, amicale et amoureuse en est souvent bouleversée. Il est donc très important, en plus de la prise en charge thérapeutique, de bénéficier d’un soutien psychologique afin d’affronter plus sereinement cet épisode difficile de la vie.
Source
Article réalisé en collaboration avec le Dr Michaël Gebhart, oncologue
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